Ce billet, également publié sur le site Madame le figaro et a été rédigé par Ophélie Ostermann
Au risque de décevoir, dormir chaque nuit sur le ventre ruine le corps. Passage au crible des effets avec Samuel Homo, masseur kinésithérapeute et ostéopathe, et astuces pour les irréductibles.
À trop dormir sur le ventre, on se garantit à plus ou moins long terme des douleurs lombaires.
L'ostéopathe et kinésithérapeute Samuel Homo (1) l'explique : « Dans cette position, on augmente la lordose physiologique, c'est-à-dire que l'on accentue le creux entre le bassin et le bas des côtes, ce qui entraînera des pressions au niveau des disques vertébraux, des lombaires et du sacrum. »
Pour respirer, on tourne naturellement la tête à droite ou à gauche. Mais dans cette position, « on exerce une pression sur les vertèbres cervicales.
Maintenir la position chaque nuit et sur le long terme, peut entraîner des courbatures au réveil, voire une arthrose prématurée. »
Si l'on n'en prend pas réellement conscience pendant le sommeil, dormir sur le ventre nuit pourtant à la respiration. La position est d'ailleurs strictement interdite aux personnes sujettes aux apnées du sommeil ou à d'autres soucis respiratoires. « Il y a une mise en tension des muscles de la déglutition et de la trachée », nous précisait l'ostéopathe Célestin Sertelet en septembre 2015.
« Sur le ventre, la cage thoracique a moins d'amplitude pour s'ouvrir, car bloquée par l'appui ventral. Sur le long terme, cette dernière peut s'enraidir et provoquer une arthrose prématurée », ajoute Samuel Homo.
Certains glissent innocemment leur bras sous l'oreiller pour sombrer plus facilement dans le sommeil. Cette fois-ci, ce sont les trapèzes que l'on malmène : « les épaules ne sont jamais relâchées, les trapèzes sont donc toujours en tension. La tête étant surélevée, les cervicales sont encore plus cassées, ce qui peut entraîner des maux de tête au réveil », indique l'ostéopathe.
Selon le professionnel, le phénomène s'observe surtout chez les sportifs, notamment chez les amateurs de running.
« Lorsque l'on dort sur le ventre, les talons se rapprochent plus facilement des mollets. Les sportifs, qui mobilisent davantage les muscles des jambes et des pieds, ont besoin d'une phase de repos plus importante pendant la nuit. S'ils ne détendent pas les chevilles, le tendon d'Achille perd en élasticité, ce qui favorise l'apparition de tendinites », rapporte l'ostéopathe.
L'amour pour cette position ne s'explique pas. Pour certains, elle renvoie à l'enfance et est rassurante, pour d'autres elle offre simplement un maximum de confort. Dans ce cas, on limite la casse. On commence par abandonner son oreiller et dormir à même le matelas.
L'ultime recours acceptable reste l'oreiller extra-plat, pour éviter de casser la nuque et de se garantir des douleurs cervicales. Ensuite, on place un petit coussin, de la taille d'une moitié d'oreiller, au niveau du bas ventre, pour éviter de creuser le dos. Le dos est ainsi à peu près horizontal. On bannit pour finir le matelas mou, ultime danger pour la colonne vertébrale. On lui préfère un matelas ferme pour éviter que le corps ne s'adapte au matelas.